Au début de l'année 2025, l'institut Vias et le centre d'expertise Next Generation Work de l'Antwerp Management School ont réalisé une étude sur le télétravail auprès des employeurs belges. L’enquête en ligne a été menée entre le 20 janvier et le 17 février 2025 auprès de 759 employeurs, dont 25 % étaient des chefs d'entreprise, 40 % des managers et 35 % des responsables des ressources humaines. 

L'enquête a été réalisée à la demande du Service Public Fédéral Mobilité et Transports et nous devons les résultats du sondage au soutien de la FEB/VBP, HRPro.be, SD Worx, Securex, De Tijd et HRmagazine.

Résultats

Le télétravail aujourd’hui et demain

En 2025, le télétravail structurel est le plus représenté parmi nos répondants : dans 86,1% des organisations employant plus de 500 travailleurs et dans environ 3/4 des organisations de plus petite taille.

À l'avenir également, nous prévoyons que la plus grande partie des organisations, quelle que soit leur taille, continueront à proposer le télétravail structurel.

Si nous examinons le nombre maximum de jours de télétravail par semaine, nous constatons qu'il s'agit le plus souvent de 2 jours (34,9%) ou de 3 jours (33,5%).

Si nous considérons le nombre moyen de jours de télétravail par semaine, nous retrouvons les mêmes chiffres : les travailleurs qui télétravaillent le font en moyenne 2 ou 3 jours par semaine.

Impacts du télétravail

Pour avoir un bon aperçu de la manière dont les « employeurs » perçoivent le télétravail, nous avons interrogé des chefs d’entreprise, des managers et des responsables des ressources humaines[1].

La grande majorité de nos répondants (chefs d’entreprise 75%, managers 81%, responsables RH 83%) voient clairement les répercussions positives du télétravail sur la satisfaction et la motivation des travailleurs. Les effets positifs sur l'attraction et la conservation des talents sont également manifestes pour les 3/4 des employeurs.

Selon environ 2/3 des répondants, le télétravail a un impact négatif sur la connexion entre collègues (68 %), les relations collégiales (63 %) et les conversations informelles (68 %). Un effet négatif qui était déjà perceptible dans l'enquête relative à l'impact du COVID réalisée par AMS (Vangronsvelt & De Vos, 2021)[2]. Les organisations s’efforcent d’y remédier par le biais de réunions physiques tant informelles (63% - ex. : after work events, team building) que formelles (74% - ex. : team meeting, jour de retour au travail).

Nos répondants considèrent que l'impact sur la charge de travail est plutôt limité (chefs d’entreprise 57%, managers 53%, responsables RH 61% ne voient pas d’impact, un peu plus d’un quart constate une baisse, un peu plus d’un quart une hausse). L'impact sur l'absentéisme pour cause de maladie, quant à lui, est positivement perçu par la plupart des répondants. Près d’un employeur sur 2 (48% chefs d’entreprise, 60% managers, 63% responsables RH) voit l’absentéisme pour cause de maladie diminuer grâce au télétravail (contre respectivement 45%, 37% et 33% qui ne voient pas d’impact).

L'impact du télétravail sur la productivité est également majoritairement jugé de manière positive (chefs d’entreprise 44%, managers 71%, responsables RH 66%) bien que 32% des chefs d’entreprise y voient aussi un impact négatif.

Ces résultats ne sont pas si différents de ceux de l'enquête AMS 2021 menée auprès des employeurs : même à cette époque, 47 % des chefs d'entreprise considéraient que le télétravail avait des effets positifs sur la concentration des travailleurs (contre 23 % qui estimaient qu'il avait des effets négatifs).

Lorsqu'il s'agit de travailler ensemble, les répondants observent plus de difficultés. La majorité des personnes interrogées pense que le télétravail complique la recherche de solutions en équipe (chefs d’entreprise 57%, managers 41%, responsables HR 50%, contre respectivement : 17%, 24%, 14% qui estiment que le télétravail facilite la recherche de solutions). La gestion d’équipe (chefs d’entreprise 54%, managers 39%, responsables RH 53%) et l’interaction pendant les réunions avec des participants présents au bureau et en ligne (chefs d’entreprise 67%, managers 53%, responsables RH 62%) sont également plus difficiles.

Organisation du télétravail

Nous avons également demandé aux répondants à quel niveau de l'organisation les décisions concernant le télétravail des travailleurs étaient prises. En ce qui concerne le nombre de jours (pendant lesquels les travailleurs sont attendus sur le lieu de travail), dans environ un cas sur deux, la décision est prise au niveau de l'organisation. Ceci est cadré dans une politique de télétravail. Dans une moindre mesure, la décision est prise par le manager, l'équipe et le travailleur lui-même - tous les trois dans environ 15 % des cas. Si nous nous concentrons sur les organisations de petite taille (<10 travailleurs ), nous constatons que la décision est beaucoup plus souvent prise par le travailleur en personne (38%).

Concernant les jours où les travailleurs sont attendus sur le lieu de travail, la situation est quelque peu différente. Dans environ un tiers des cas, cette décision est prise au niveau de l'individu et dans un autre tiers des cas au niveau de l'équipe, soit beaucoup plus souvent qu'au niveau de l'organisation (environ 15 % des répondants).

En ce qui concerne le planning quotidien, nous constatons que les travailleurs ne peuvent presque nulle part décider entièrement de leurs horaires de travail lorsqu'ils télétravaillent (moins de 10 %). Plus d'un répondant sur deux indique que les travailleurs sont généralement censés travailler pendant les heures de travail mais qu'ils sont autorisés à aménager certains moments de la journée de manière flexible. Un peu plus d'un quart des répondants ont évoqué l'option légèrement plus flexible : les travailleurs sont autorisés à décider quand ils travaillent lorsqu'ils télétravaillent mais doivent prester un certain nombre d'heures fixes par jour (ex :  réunion, concertation...).

Une politique idéale ?

Lorsque nous abordons « la situation idéale en matière de télétravail » [3], nous observons des différences au niveau de la perception du télétravail par les managers et les chefs d’entreprise. Alors que 22% des managers pensent que le nombre maximum de jours pendant lesquels un travailleur peut télétravailler devrait être augmenté, seuls 4% des chefs d'entreprise interrogés partagent cet avis (la majorité des deux groupes pensent que le nombre maximum de jours ne doit pas changer : chefs d’entreprise 66% et managers 57%). Quant à la flexibilité avec laquelle un employé peut planifier ses journées de télétravail, 23% des managers pensent qu'elle pourrait être revue à la hausse contre seulement 7% des chefs d'entreprise. (Là encore, la majorité des deux groupes opte pour le « statu quo » : chefs d’entreprise 71% et managers 64%).

L’importance du télétravail pour la sécurité routière :

Au cours des cinq dernières années, le nombre de travailleurs qui télétravaillent au moins un jour par semaine a considérablement augmenté. Cette évolution a entraîné une diminution significative des déplacements domicile-travail. Le Service Public Fédéral Mobilité et Transports estime que 34 millions de kilomètres sont évités chaque jour grâce aux télétravailleurs[4]. L’institut Vias a calculé que ces kilomètres évités contribuent directement à une mobilité plus sûre. En 2023, le télétravail a permis d'éviter environ 1.126 accidents de la route et 80 blessés graves et de sauver la vie de 9 usagers.

Pour améliorer davantage la sécurité routière, encourager le télétravail reste une mesure primordiale. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de l'objectif « All for Zero», visant à diminuer de moitié le nombre de tués sur les routes à l'horizon 2030 et, à terme, à réduire à zéro le nombre de tués sur les routes d'ici à 2050.

L'enquête menée auprès des employeurs révèle comment les chefs d'entreprise, les managers et les responsables des ressources humaines perçoivent le télétravail à l’heure actuelle. Au cours de la prochaine phase, les résultats seront utilisés pour fournir des outils utiles aux employeurs.

Interprétation et références

  • Au total, 191 chefs d'entreprise, 305 managers et 263 responsables RH ont participé à notre enquête, et ce durant la période du 20 janvier au 17 février 2025.
  • La grande majorité des organisations pour lesquelles travaillent nos répondants sont situées en Flandre (62%). 30% se trouvent en Région de Bruxelles-Capitale et les 8% restants en Wallonie.
  • 35% des répondants appartiennent à des organisations comptant plus de 500 employés. En outre, 15 % des répondants comptent entre 200 et 499 employés, 19 % entre 50 et 199, 22 % entre 10 et 49 et 9 % proviennent d'organisations comptant moins de 10 employés.

[1] Les indépendants et les travailleurs qui ont également répondu au questionnaire n'ont pas été pris en compte dans ce rapport.

[2] Vangronsvelt, K., & De Vos, A. (2021). De impact van COVID-19 op menselijk kapitaal in organisaties. Over.Werk. Tijdschrift van het Steunpunt Werk, 31(1), 95-101.

[3] Nous avons divisé les personnes interrogées en deux catégories : d'une part, les chefs d’entreprise, managers et responsables RH qui ont une politique de télétravail et, d'autre part, les chefs d’entreprise, managers et responsables RH qui n'ont pas de politique de télétravail au sein de leur organisation. Les résultats présentés ici se réfèrent aux organisations qui ont une politique de télétravail.

[4] https://www.teletravailler.be/en-chiffres/bemob-enquete-telewerk-in-belgie-in-2024/

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